Ihou Watéba Majesté , Covid-19
Prof Ihou Watéba Majesté

Le médecin-chef du CHR Lomé-Commune, le centre de traitement des malades du Coronavirus a une nouvelle fois tiré l’attention des populations sur la gravité de la situation, mercredi 8 juillet 2020. Invité d’une radio locale, Professeur Ihou Majesté Watéba a martelé la nécessité pour les togolais de ne pas tomber dans le relâchement. Avec la prochaine ouverture des frontières et aéroports, le médecin-chef du CHR avertit que les nombres vont augmenter. D’où la nécessité de maintenir la discipline, surtout si le Togo, sous le poids de la facture, venait à abandonner le confinement obligatoire des personnes asymptomatiques. De quoi faire dire que le pire pourrait vite arriver !

Il est au cœur de la prise en charge et de la prévention. Le Professeur Ihou Majesté Watéba est revenu sur la situation endémique de la Covid-19 au Togo. Il a insisté d’entrée de jeu sur le fait qu’il n’existe toujours aucun traitement du coronavirus à ce jour. Le médecin a été clair, le traitement ne vise que le ralentissement du virus. Les médicaments administrés aident l’organisme à combattre le virus, a insisté le Professeur Watéba.

Jouer avec le feu

Ceux qui se laissent aller jouent avec le feu et « seront brûlés vifs », a averti le médecin-chef du CHR Lomé-Commune, dénonçant le non-respect des mesures de prévention. « Cela va se payer cash », a ajouté le Professeur. Il a fustigé le relâchement remarqué ces derniers temps au Togo, un peu comme dans d’autres pays ayant subis paradoxalement les graves ravages du virus. Ihou Watéba a invité les populations à ne pas se laisser influencer par ces pays ‘’occidentaux’’ qui ne respectent en rien les mesures barrières.

Au Togo, « tous les districts, toutes les préfectures sont désormais touchés », a affirmé le médecin-chef du centre de traitement des malades de Lomé. Le virus semble s’installer dans le bas peuple, a révélé le professeur; insistant que la maladie s’installe désormais dans la communauté. D’où la nécessité de poursuivre le respect des règles de protection.

Le professeur Watéba se veut lucide, « le port des bavettes et le lavage des mains » sont les deux mesures qui puissent actuellement être les plus efficaces pour se préserver du virus. Malheureusement, « l’inconscience est en train de devenir la norme », regrette-il. Or, le coronavirus coute très cher. « Si nous continuons comme ça encore six mois, nous allons nous appauvrir », previent-il.

Un virus, pas prêt de partir

Pour Ihou Watéba, si malgré les traitements et le vaccin, la tuberculose est encore une maladie contre laquelle se bat le monde, ce n’est pas le coronavirus qui partirait de sitôt. « Ça ne partira pas de sitôt, ça ne partira même pas », a martelé le médecin-chef du CHR. Mais ça prière est que l’on en finisse vite avec cette maladie.

Concernant la reprise de la vie normale, le médecin s’est aussi prononcé sur le débat actuel autour de l’ouverture des lieux de cultes. « Dès lors qu’il y a une relance de l’économie, avec l’ouverture des bars, je vois mal comment on puisse demander aux églises de rester en autarcie », a déclaré le médecin en première ligne au CHR Lomé-Commune. Pour lui, tôt ou tard les lieux de cultes vont s’ouvrir. Il faut que « les leaders préparent leurs fidèles pour que ces lieux ne deviennent pas des lieux de contaminations », a préconisé le Professeur Ihou Watéba Majesté.

Justin AMEDE