Lentement, mais sûrement, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) met en place le dispositif pour l’organisation de l’élection présidentielle de 2015, théoriquement prévue pour le premier trimestre de l’année prochaine. Mais la commission est sous le feu des critiques de l’opposition. Ce mercredi 27 août 2014, les deux principaux regroupements de l’opposition, le Collectif « Sauvons le Togo » et la Coalition Arc-en-ciel ont dénoncé « l’immixtion intempestive » du Ministère de l’Administration territoriale dans la mission de la CENI.

Les deux blocs de l’opposition reprochent au ministère de l’administration territoriale, sa décision d’externaliser la gestion du personnel, soit 3890 personnes réparties en 20 spécialités différentes. Pour le ministère, par cette décision, il s’agit  d’éviter des chantages comme cela avait été le cas en 2012 au cours du recensement électoral.

Pour le CST-AEC, cette décision enlève à la CENI son indépendance afin d’ « utiliser les techniciens et cadres de la CENI aux services de la fraude électorale en préparation par le régime RPT/UNIR ». Les responsables du CST-AEC ont également plaidé pour la suspension de toutes les activités en cours de la CENI actuelle et demandent au gouvernement et à l’Assemblée nationale de procéder, dans le bref délai, à la mise en place d’une CENI autonome et consensuelle pour conduire la présidentielle de 2015.

Enfin, ils préconisent la recomposition paritaire de la CENI. « Nous devons nous battre pour que la nouvelle CENI soit la plus juste possible, la plus équilibrée possible pour organiser les élections ; et il y a un certains nombres de paramètres qui concernent la parité que nous recherchons, il y a un équilibre que nous devons rechercher dans ce pays entre ceux qui gouvernent ce pays et l’opposition », a déclaré Me Dodji Apévon.

Notons que pour la recomposition de la CENI, la Coalition Arc-en-ciel n’a pas encore déposé de nom alors que le CST l’a fait pour, dit-il, à titre conservatoire. Les deux blocs harmonisent au cours d’une table de discussion dite « conclave » leur point de vue sur les réformes à engager avant la présidentielle.

Ben SOULEYMAN