La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a retiré les fréquences des deux chaînes du groupe Sud-Média, Lcf et City Fm. L’institution de régulation met ainsi à exécution sa menace. Cette décision suscite plusieurs réactions.

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Lcf et City Fm n’emettent plus. La HAAC leur a notifié ce 6 février le retrait de leurs fréquences, mettant à exécution sa menace de fermer les deux chaînes. La HAAC repproche au groupe qu’ « au démarrage de leurs activités, ils n’ont obtenu aucune autorisation régulière d’installation et d’exploitation auprès de la Haute Autorité ». La décision dont la mise en application est immédiate va être contestée en justcie, a rassuré lundi soir, le directeur général du groupe, Luc Abaki; tout en précisant que son groupe n’entrera pas en bras de fer avec la HACC.

Les organistions de presse dénoncent une restriction de liberté d’expression

Dans un communiqué conjoint, trois organisations de presse,  L’OTM, le CONAPP et  l’UJIT « condamnent  cette décision qui réduit l’espace de liberté et porte atteinte à la pluralité ainsi qu’à la diversité du paysage médiatique togolais. »

L’Observatoire togolais des médias, le conseil national des patrons de presse et l’Union des journalistes indépendants ont rappelé qu’elles se sont engagées, comme organisations de Presse dans une démarche de concertation pour la résolution de cette affaire. Elles ont proposé un délai supplémentaire de 3 à 6 mois pour permettre aux deux chaînes de se conformer à la réglementation. Les trois associations de presse regrettent que cette démarche ne fasse pas changer d’avis à la HAAC.

Evoquant l’impact social de la fermeture de ces médias, l’OTM, l’UJIT et le CONAPP « interpellent la HAAC pour que cette décision soit rapportée sans délai, afin que de vraies négociations s’ouvrent avec la LCF et CITY FM en vue de la régularisation de leur situation. » Le Syndicat des journalistes indépendants du Togo (SYNJIT) de son côté demande une réouverture sans délai des deux chaîne et fustige une démarche qui crée des chômeurs.
Amnesty international dénonce une mesure dysproportionnée

« Une sanction disproportionnellement lourde au vu des faits reprochés et marque une nouvelle attaque contre la liberté d’expression au Togo », la réaction de François Patuel, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest francophone ne s’est pas fait attendre. Amnesty International rappelle que « Le retrait des fréquences est une mesure exceptionnelle qui ne devrait être prise qu’en cas de manquement grave à la loi.» 

Voix discordante à la HAAC

Suite à la décision de la HAAC de retirer les fréquences de Lcf et City Fm, Zeus Aziadouvo, memebre de la HAAC dénonce une mesure « arbitraire ». Dans un courrier adressé à la Cour Suprême, il a indiqué : « qu’ aucune décision en plénière concernant la fermeture de LCF et de City FM- n’a été prise » et demande à la Cour d’intervenir pour dire le droit. Zeus Aziadouvo invite la Cour à   » aider – la HAAC- à traduire effectivement dans les faits les engagements que nous avons pris en prêtant serment devant votre haute juridiction ».

La voix discordante de la HAAC taxe  la décision d’une,  » manœuvre qui, si on n’y prend garde, risque de mettre en péril la liberté de presse au Togo« , écrit Zeus à la Cour Suprême.
Depuis ce 7 février, silence sur City Fm et écran noir à Lcf. La HAAC retire donc à ces deux médias leurs fréquences d’exploitation.