Tchad
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Au Tchad, plusieurs personnes sont tuées ce 20 octobre lors d’une manifestation contre la prorogation de la transition. Prévue pour se terminer ce jeudi, la transition dirigée par le fils du feu président Idriss Déby avait été rallongée de deux ans au terme d’une assise nationale, source de crispation des tensions dans le pays.

Selon plusieurs sources, plusieurs personnes sont tuées par balle ce jeudi dans la capitale tchadienne dont au moins un journaliste. Sur appel de partis d’opposition, les manifestants devraient marcher pacifiquement pour dénoncer le prolongement de la transition entamé en 2021.

Mahamat Déby a succédé à son père en avril 2021, imposé par une junte de généraux pour une transition de dix-huit mois désormais prorogée à deux ans. C’est contre cette prorogation que les manifestants protestent à travers le pays. Devenu premier ministre du gouvernement d’union nationale à l’issue des assises nationales fin septembre, Saleh Kebzabo a qualifié la manifestation « d’insurrection pour arracher le pouvoir par la force ».

Cette sortie justifie la réponse policière et meurtrière à la manifestation. Le Tchad reconnaît officiellement par la voix de Saleh Kebzabo une cinquantaine de morts dont des forces de sécurité, plus de trois cents blessés. Parmi les victimes, au moins un journaliste. Narcisse Oredje, jeune reporter d’un média local et des figures emblématiques de la société civile dont au moins un artiste.

Sur la toile, des images et vidéos choquantes circulent sur les violences policières. N’Djaména reproche aux manifestants de s’attaquer à des édifices publics.

Ce soir, un couvre-feu est décrété dans le pays. Des partis politiques de l’opposition à l’initiative de l’appel à manifestation ont été suspendus. L’opposition parle de ‘’carnage’’ jamais perpétré au Tchad.