Agbéyomé
Agbéyomé Kodjo, le désormais justiciable ordinaire

Le candidat du MPDD à la présidentielle du 22 février n’a qu’une certitude. Le parlement a donné son accord à la justice de le poursuivre. Pour Agbéyomé Kodjo, ce n’est probablement plus qu’une question d’heures avant de faire face à un juge. Mais quand ? Ce lundi, l’Assemblée nationale a levé son immunité parlementaire, ouvrant la voie à une éventuelle poursuite judiciaire contre lui, conformément à la demande du procureur général, près la cour suprême.

L’Assemblée nationale en plénière a suivi les recommandations de la commission spéciale chargée d’écouter le député-candidat. La levée de cette immunité avait déjà été votée à l’unanimité par la commission spéciale mise en place par la présidente de l’Assemblée nationale et qui était composée des différents groupes parlementaires.

La plénière, en levant cette immunité, permet aussi au député de se défendre contre les accusations que la justice porte contre lui, dont certains sont graves comme l’atteinte à la sécurité intérieur de l’Etat.

La séance plénière de l’assemblée nationale a connu deux étapes. D’abord l’examen de la requête du procureur général près la cour suprême. Elle a été jugée recevable à 78 pour, 1 contre et 11 abstentions. Ensuite, les députés sont passés au vote à bulletin secret pour se prononcer sur la levée de l’immunité de leur collègue. 80 députés ont donné leur accord, 2 ont voté contre et 8 abstentions. Ce qui a donc conduit à la levée de l’immunité du candidat malheureux, qui a déjà été au perchoir de l’institution, précision importante.

Agbéyomé ne connait ni le jour, ni l’heure…sans nul doute!

Les députés ont jugé recevable la requête du procureur général près la cour suprême

Pour le président du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement, Agbéyomé Kodjo, le plus dur va certainement commencer. En premier, vivre dans l’incertitude car ne connaissant ni le jour, ni l’heure de son éventuelle convocation ou arrestation. Ensuite, rassembler les preuves nécessaires pour se défendre, entre autres, d’être le candidat réellement élu tel qu’il le revendique. Et enfin, réussir à susciter une mobilisation générale de toute l’opposition et des populations derrière sa cause. Sur ce dernier point, le candidat malheureux n’a pas enregistré assez de soutiens depuis qu’il revendique sa victoire. Plusieurs ténors de l’opposition ont gardé le silence.

Si plusieurs observateurs ont estimé que la poursuite du candidat malheureux n’apportera rien au pays, d’autres martèlent qu’il faut faire respecter l’autorité de l’Etat. Bien malin donc qui prédira la fin de cette épisode qui ne fait que commencer, aux lendemains de la présidentielle du 22 février 2020 ; une élection qui s’est plutôt tenue dans le calme.