Les candidats aux municipales 2019 dans la commune de Baguida, Golfe 6, se sont prêtés à un exercice de débat public ce 19 juin 2019. C’est une première dans l’histoire politique du Togo qui a permis des discussions interactives avec le public, sous la conduite d’un modérateur. Occasion pour ces candidats à la conquête de la mairie de Baguida de dérouler leurs visions pour cette commune.
Dix candidats sur 14 ont répondu à l’invitation de la Nouvelle alternative pour le développement en Afrique (NADAF), le collectif des associations contre l’impunité au Togo (CACIT) et la plateforme citoyenne justice et vérité PCJV qui ont initié ce cadre d’échange.
Ils étaient des candidats de l’UFC, UNIR, NET, TDCB (Tous pour le développement de Baguida), MPDDD, du PDP ; des listes indépendantes Miantokpoélawoè, représentant des entrepreneurs de Baguida… A travers un débat contradictoire, ils ont abordé des sujets divers qui intéresseraient les populations de la commune. Santé, éducation, économie, environnement, emploi etc…
Le rendez-vous qui a été pris avec les populations à la maison des jeunes de la localité a été empreint d’une bonne ambiance. De quoi fasciner les organisateurs eux-mêmes. Selon Bernard Bokodjin, coordinateur de la NADAF, cet exercice a un double sens. « D’abord les candidats doivent revenir sur ce qu’ils ont eux-mêmes déjà fait pour leur commune avant de solliciter le suffrage des citoyens, et présenter ce qu’il compte faire. Dans un deuxième temps, l’exercice engagerait ces candidats à ouvrir la porte au contrôle citoyen de l’action publique ».
L’idée est d’amener les candidats à donner les perspectives de leur gestion de la chose publique. En signant un mémorandum à la fin de ce débat, ils s’engagent à gouverner avec les populations sur un modèle participatif.
Après Baguida, faute de moyens, les organisateurs n’iront que dans deux autres communes : Agoè 1 et Zio 1. Ce cadre de débat public a une importance capitale dans le cadre des municipales. « Le risque de laisser ces candidats juste sur le terrain, c’est qu’ils portent l’enjeu au niveau national. Or, il y a des besoins au niveau communal. Les populations qui vont élire leurs conseillers municipaux ont des besoins. Il faudrait revenir sur ces sujets qui concernent le quotidien de ces citoyens pour que les candidats se prononcent sur ce qu’ils pensent concrètement pour leurs communes », a précisé Bernard Bokodjin de la NADAF.
Carlos Tobias
