1 okQuatre mois après le drame qui a coûté la vie à six ouvriers à WACEM à Tabligbo, deux ministres ont répondu devant le parlement ce jeudi 22 octobre 2015. Ils ont été  interpellés par une question orale formulée par le député du CAR, Jean Kissi. C’est la première interpellation du gouvernement pour cette législature.

Le parlementaire Jean Kissi voulait savoir « dans quelles conditions le drame de WACEM s’est-il produit, les mesures d’aide aux victimes, des éclaircissements sur le type de contrats liant l’Etat Togolais et les industries minières… » Le ministre des Mines,  Abli Bidamon ; son homologue du Travail, Gilbert Bawara étaient les principaux interpellés sur la question. Ils sont venus au parlement avec leur « avocat », le ministre de la Justice Agbétomey Pius et la « garde-rapprochée », Yark Damehame de la Sécurité.

Les ministres face au gouvernement, jeudi / Montage, full-news.info
Les ministres (d) face au parlement, jeudi / Montage, full-news.info

N’empêche, ils se sont tenus à la barre et ont expliqué aux députés la situation de ces entreprises, avec le cas WACEM en première ligne. Gilbert Bawara, en répondant en premier a fait le point de la situation depuis le drame. Selon le ministre, le gouvernement « tente de concilier la protection économique et la compétitivité économique, avec la promotion des conditions d’un travail décent et sécurisé pour les concitoyens ». Plusieurs mesures seraient en cours et des audits devront déterminer d’ici mars 2016, les dispositions à prendre vis-à-vis de la société. Aussi, M. Bawara a-t-il informé le parlement d’un contact maintenu entre le gouvernement, les délégués de WACEM et le Management de cette dernière.  Pour lui, la fin de l’enquête judiciaire en cours -et dont les détails ont été donnés par le ministre de la justice- permettra de déterminer les conditions dans lesquelles le drame est survenu pour la prises des décisions qui s’imposent.

Sur le volet judiciaire, si les parlementaires trouvaient la procédure lente, le ministre Agbétomey les a rassuré qu’elle va plutôt vite, en quatre mois, elle est bientôt terminées, a déclaré le ministre Agbétomey. L’information ouverte porte sur « homicide involontaire ».

Le code minier togolais est aussi en révision, conséquence directe de ce drame. De même tous les contrats passés avec les industries minières sont en plein audit, afin de déterminer la conformité avec la nouvelle loi sur le respect des normes internationales et la protection de l’environnement. Ces informations ont été livrées par le ministre Bidamon des mines.

En bref, le fond de la question reste sans réponse pour l’heure. Le président de l’Assemblée nationale n’a pas manqué de le  préciser. « La question reste d’actualité puisqu’elle reste encore sans réponse concrète ». Il invitera donc les parlementaires à user au maximum des moyens dont ils disposent pour interpeller le gouvernement et contrôler ses actions.

Cette initiative du député Kissi aura permis de s’informer de quelques bonnes nouvelles. Le gouvernement a instruit la Caisse nationale de Sécurité Sociale de procéder à une enquête globale et individuelle pour que chaque agents de WACEM soit déclaré. La société fera l’objet d’un redressement en ce sens. Un cabinet sera commis par le ministère de l’environnement pour une étude sur l’impact environnemental et social de WACEM afin de l’amener à se conformer aux normes en cas de manquement. De même, elle est sommée de mettre en œuvre les recommandations d’une expertise menée par ANGE, l’Agence nationale de  gestion de l’Environnement datant de 2014 et qui sont restées sans suite.

L’exercice a permis au parlement de demander au gouvernement de veiller à l’aboutissement du processus judiciaire, à la mise en œuvre des mesures imposées à WACEM pour une amélioration des conditions de travail en termes de décence et de sécurité au travail.