: MARIO ATTIDOKPO, directeur artistique du groupe "Les Griots Noirs du Togo"
: MARIO ATTIDOKPO, directeur artistique du groupe « Les Griots Noirs du Togo »

Les Griots Noirs du Togo, c’est le nom du groupe artistique que dirige Mario Attidokpo. Présent sur tant de scènes culturelles sur le plan national et international, le directeur artistique des Griots du Togo a accepté répondre à nos questions et nous parler de son groupe.

FN : Les Griots Noirs, c’est sous ce nom que votre groupe est connu. Pourquoi ce nom ?

Un griot incarne des savoirs culturels, usuels et cultuels d’un peuple et joue le rôle de trait d’union entre le peuple et les premiers responsables du peuple censés posséder des clés pour l’épanouissement de la population.

Nous avons donc voulu via nos structures et nos activités, jouer le rôle d’éclaireurs et d’éveilleurs. Être ce trait d’union entre nos populations et nos pratiques sociales de référence par le biais des formations, des créations, des échanges et des diffusions de nos créations et des créations d’autres acteurs culturels. Voilà ce qui nous a motivés à griffer notre ensemble culturel « les Griots Noirs du Togo ».

Quel est l’état actuel du groupe après tant d’années d’existence ? Ce n’est pas évident sous les tropiques, non ?

C’est vrai que les formations, les créations et les diffusions des spectacles ne sont pas du chocolat à croquer sous nos cieux en Afrique et plus particulièrement au Togo mais …, dans les « Griots Noirs du Togo », nous avons appris à transcender et à nous transcender et donc, les structures se portent très bien et nos performances vont en crescendo. Nous avons pris part à de nombreux festivals de théâtres, de contes, de danses, de chants et autres événements artistiques au Togo (FESCONTE, RISAV, FESTHES, FESTHEF, FITAP, RETHES, FITHA, FESDA, CALEBASSE, GODODO, FESNAMUC, CRACK, VACANCES CULTURES, FESTIBI, FESTAG, Conte en marche ; plusieurs tournées préfectorales, régionales et nationales avec le financement du Fonds Mondial de Lutte Contre les IST/VIH/SIDA, PSI-TOGO, les Amis de la Terre ; plusieurs émissions télé ; réalisation des tableaux géants au Lycée de Tsévié I …) ; en Afrique (PANAF, FITA en Algérie ; MINKANA au Cameroun ; FITD, TOA, Nuits de Conte au Village de Sissamba, YELEEN au Burkina Faso ; FITSAF, AFRICOLOR, MASA en Côte d’Ivoire ; AIYE-CULTURE, FITHELYCOP, FESTHED, FITHAIR, Nuits de Conte du Porto-Novo, Nuits de Conte de Cotonou au Bénin ; FRITE, FETHEKAO, Paroles Médinoises au Sénégal ; SUKABE au Niger, FESTHENZA au Ghana …) et hors de l’Afrique (spectacles de théâtre, conte, de chants et de percussions en France, en Suisse) avec des animations d’ateliers artistiques dans certains de ces festivals et événements.

Vous avez un bon profil à l’international. Vous voulez bien nous parler de l’une de vos tournées internationales qui vous a le plus marqué ?

La tournée de trois mois que nous avons faite en 2004 en Suisse, fut celle qui m’a plus marqué avec plus de 30 spectacles de théâtre, de conte, de chants et de percussions avec des animations d’ateliers de danses, de conte et de percussions.

Notre tournée la plus récente s’est déroulée en Afrique. Nous sommes de retour depuis peu de la 9ème édition du Marché des Arts du Spectacle Africain MASA 2016. Le MASA 2016 qui s’est déroulé du 05 au 12 mars en Côte d’Ivoire, nous a invités en tant que Directeur de Festival. Nous avons été un bel Ambassadeur pour le Togo surtout que le Festival International de Conte du Togo FESCONTE est le seul diffuseur togolais invité officiellement au MASA 2016.

Au même moment, une autre délégation de l’Ensemble Culturel les Griots Noirs du Togo était à Bamako au Mali et a pris part à la 1ère édition du Festival International ARTS FEMMES 2016 du 18 au 20 mars avec une de nos nouvelles créations, « Le visa blanc ». Un monologue incarné par la comédienne internationale Malienne Hawa Bingui TRAORÉ dans le rôle de Marie. Pendant que le MASA battait son plein, nous avons écourté notre séjour en Côte d’Ivoire pour nous rendre à Yaoundé au Cameroun dans le cadre du Festival International de Conte du Cameroun MINKANA 2016 où nous avons animé des ateliers de conte, dirigé une conférence sur le thème « Importance du mot dans le conte » et fait des spectacles de conte avec « Avu le chien ». Pendant MINKANA 2016, nous avons également pris part à la création collective du spectacle de conte « Dis-moi dix contes » qui fut présenté le 19 mars 2016 sur la grande scène de l’Institut Français du Cameroun à Yaoundé.

Nous avons fini notre tournée internationale du mois de mars 2016 par une soirée de conte, dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale du Conte 2016 à la Médiathèque de l’Institut Français du Cameroun à Yaoundé en partenariat avec l’Association et le Festival MINKANA du Cameroun.

Et sur le plan national, qu’avez-vous fait ?

Nous avons pris part au Festival de Théâtre et de la Fraternité FESTHEF 2015 à Assahoun avec notre spectacle « Le visa blanc » avec le rôle de Marie incarné par la comédienne KOFFI Abla Edith.

Nous avons été également à la 11ème édition du Festival de Théâtre pour l’Éducation et la Santé FESTHES 2016 à Atakpamé avec « Le mal à cinq visages ». Ce spectacle qui a fait l’objet d’une représentation à AGORA SENGHOR de Lomé lors du lancement international de la riposte contre la Maladie à Virus Ebola organisé par BBC-Afrique et d’une tournée dans 12 cantons de la Préfecture du Zio.

Les Griots Noirs du Togo ont naturellement pris part à la 11ème édition du Festival International de Conte du Togo FESCONTE 2015 et à la 3ème édition des Rencontres Internationales de Spectacles d’Arts Vivants RISAV 2015 avec des spectacles de conte et de théâtre « Nos héros sont des zéros » à Tsévié et à Lomé. Un spectacle qui a été également présenté à AGORA SENGHOR de Lomé lors des Prix CRACK 2015, MISS Radio Mokpokpo 2016.

Le 20 mars 2016, et pour la 6ème fois, nous avons célébré la Journée Mondiale du Conte au Togo. Une célébration sanctionnée par une nuit de conte à Bolougan avec la mise en place d’un groupe de conteurs traditionnel « MI SE GLI LOOO » au royaume des argiles et des jarres, Bolougan. Nous avons saisi l’occasion pour présenter le spectacle « Kodzogan m’a tuée » dans le cadre de la Journée Mondiale du Théâtre 2016 anticipée.

En matière du 7ème art, nous avons tourné notre tout-premier long métrage (après avoir tourné trois courts métrages dont un, avec le PNUD) en partenariat avec la Compagnie Belerrance de France et le montage du film est en cour en France.

Quelle relation vous avez avec les autres groupes sur le territoire ?

De bonnes relations avec des festivals (le FESTHEF et le FITAP dans la Région Maritime, le FESTHES dans les Plateaux, les RETHES dans la Région Centrale), des Compagnies et troupes de théâtre, de conte et de danses entre autres Kadam-Kadam de Lomé, les Ambassadeurs de Vie, Zogbeadzi et les Messagers de la Croix-Rouge d’Atakpamé, Agbemenya d’Akloa, Kodzezo de Kara, sans oublier des conteurs comme le doyen Béno Alouwassio SANVEE, Atavi G, Fati FOUSSENI, Roger ATIKPO et j’en passe.

Des projets en cours ?

Nous nous préparons pour accueillir des festivaliers qui viendront d’Algérie, du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la France, du Mali, de la Suisse dans le cadre de la 12ème édition du Festival International de Conte du Togo FESCONTE 2016 et de la 4ème édition des Rencontres Internationales de Spectacles d’Arts Vivants RISAV 2016 du 11 au 16 août. Deux événements majeurs que nous portons.

Nous serons aussi au Festival International de Théâtre de Kaolack FETHEKAO 2016 au Sénégal, au Festival International de Théâtre Sans Frontière FITSAF 2016 et au Festival AFRICOLOR 2016 à Bouaké en Côte d’Ivoire sans oublier le Festival Trophées de l’Oralité et des Arts plastiques TOA 2016 à Orodara au Burkina Faso.

C’est dire aussi que vous avez à mobiliser des ressources, quels sont les réels besoins pour y arriver ?

Du soutien financier naturellement car, ce n’est pas facile de prendre part à ces événements artistiques sans le nerf de la guerre.

Un coup de gueule pour finir ?

Quand le fameux Fonds d’Aide à la Culture a commencé à fonctionner au Togo, beaucoup d’événements culturels et artistiques ont été improvisés et parfois, la plus part de ces événements n’existent que de nom. Nous pensons que ce fonds doit effectivement aller à qui de droit pour que le slogan qui dit « Pas de futur sans culture » ne soit pas un vain mot.

Propos recueillis par Hervé A.