S.E. Mgr Denis AMUZU-DZAKPAH, Archevêque de Lomé, Vice-Président de la C.E.T
S.E. Mgr Denis AMUZU-DZAKPAH, Archevêque de Lomé, Vice-Président de la C.E.T (Archives)

Pour le salut du Togo, les évêques ne comptent pas prendre du repos. Allusion faite au prophète Esaïe pour se prononcer une fois encore sur l’actualité sociopolitique du pays. La conférence épiscopale mardi a appelé les acteurs politiques à un sursaut patriotique. Les évêques donnant leur analyse de la situation actuelle que traverse le Togo.

« Pour l’amour de ma patrie je ne me tairai point… », Extrait du livre d’Esaïe 62, 1 ! C’est en s’inspirant de ce verset biblique que la conférence des Evêques du Togo a délivré son message mardi. Appelant les politiques togolais à prendre les meilleures options pour sortir le pays de l’ornière. Lors de la 3è session de l’année 2018, « la conférence des Evêques s’est laissée interpeller sur les menaces qui planent sur notre avenir commun», souligne son message publié mardi et alerte: « de nombreux signaux  indiquent des dangers imminents pour notre nation ».

La conférence des Evêques insistent sur les réformes pour garantir « des élections équitables respectant les standards internationaux ». Ceci, pour sortir du cycle des violences. Les prélats dénoncent « une organisation unilatérale des élections, en violation de certaines dispositions de la feuille de route des facilitateurs ». Ils estiment que cette situation va « conduire de nouveau le pays vers le chaos, et insistent que les élections sans réformes ne résoudront pas le problème togolais ».

Les Evêques du Togo réitèrent leur engagement à tirer la sonnette d’alarme. « Il est encore temps de nous ressaisir pour éviter le désastre », lancent-ils aux acteurs politiques. Ces derniers sont invités à « un sursaut patriotique, à la raison, à l’amour et à la prise de conscience de la valeur de chaque vie humaine ». Car, ils font du peuple un otage, souligne la conférence des Evêques. Les mesures d’apaisements, les réformes, le changement profond dans la manière de gouverner… autant d’interpellations que la conférence épiscopale adresse à la classe politique togolais à qui elle demande d’ « arrêter tout calcul politique ».

La tension qui monte à l’approche des législatives et la radicalisation des différents bords politiques inquiètent les pasteurs de l’église catholique. « Notre pays, l’or de l’humanité ne mérite pas cela.  Aucun togolais n’est fier de ces spectacles désolants que nous imposent les acteurs politiques ». Ces derniers qui, par leur « mauvaise foi », sont à la base du non aboutissement de l’alternance politique et du processus électoral dans notre pays, soulignent les Evêques. « L’alternance politique et la lutte démocratique n’ont jamais abouti à cause de la mauvaise foi des acteurs politique plus soucieux de leur intérêt personnel que du bien commun », déplore la conférence des Evêques. Aussi, sont-ils inquièts que l’espoir cède le pas à la désillusion.

La conférence des Evêques du Togo, pour finir exhorte aux réformes, « les réformes réclamées par l’opposition, promises par le gouvernement et recommandées par la CEDEAO », écrit la conférence épiscopale dont le message a été présenté par l’archevêque de Lomé, Mgr Dénis Amuzu-Dzakpah.