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Pr Mijiyawa (veste), le ministre de la santé lors du 1er jour de la vaccination des agents de la santé

Le gouvernement togolais a lancé le 10 mars la vaccination contre la Covid-19 au Togo. La cible prioritaire, le personnel soignant est vacciné les 11 et 12 mars. Ce 15 mars, la campagne entre dans une autre phase.

Dans un communiqué, le gouvernement togolais a annoncé le début du démembrement de la seconde cible dès ce lundi. Dans la Grand Lomé, les personnes de plus de 50 ans, ceux ayant des facteurs de comorbidités vont être dénombrées pour leur vaccination.

Une plateforme en ligne est ouverte pour permettre aux populations de s’enregistrer. Parallèlement, 37 sites physiques sont désignés pour accueillir les enregistrements. Selon nos informations, la vaccination de cette seconde cible pourrait démarrer le 18 mars. Et, jusqu’au 17 mars, ceux du personnel soignant en retard pourrait continuer par se faire vacciner.

La méfiance continue

Les autorités togolaises continuent de rassurer les populations sur la vaccination. Le Togo qui vaccine avec des doses d’AstraZeneca est particulièrement touché par cette psychose. Dans le pays, aucune information alarmante n’a été relevée chez les premières personnes qui ont pris leur première dose. Le conseil scientifique et les autorités togolaises ont averti sur les éventuels effets secondaires. Les plus fréquentes seraient des douleurs au point d’entrée de l’injection, des frissons, la fièvre, la fatigue, des maux de tête. Selon le Docteur Gilbert Tsolégnanou du SG du syndicat des praticiens hospitaliers du Togo (SYNPHOT) sur les ondes d’une radio privée locale, « un seul cas a été signalé au CHU campus ». « Mais cela a évolué », a-t-il ajouté.

Dans le rang du personnel de la santé, plusieurs sources font état de certaines réticences. Selon le Dr Tsolégnanou, sur les 35.119 personnel recensés, 30.681 ont été vaccinés au terme des deux jours prévus pour vacciner cette cible. Mais il espère que les autres franchiront le pas. Pour lui, ces réticences sont compréhensibles car il s’agit de la vie humaine. « Ma conviction personnelle, c’est que ces vaccins ne nous feront pas du mal », a-t-il rassuré.

Dans ce contexte de pandémie, le débat scientifique est sorti des laboratoires. De quoi éprouver la sérénité des populations mais aussi des gouvernants qui peinent à convaincre de la pertinence des solutions proposées.

La psychose fait son nid 

Un an après la déclaration officielle de la pandémie au Togo, le pays approche les 100 morts. La vaccination est censée rassurer et protéger un tant soit peu. Mais la sérénité est loin d’être générale. C’est ce qui pourrait justifier le fait qu’il existe à ce jour des agents de la santé non encore vaccinés. Et, des témoignages parvenus à notre rédaction font état de recours à des produits quelque peu surprenants pour, dit-ils,  « atténuer les éventuelles effets secondaires » du vaccin. On parle même de solution à base charbon de bois. Pour des agents de la santé, cela pourrait paraître bien curieux, mais la situation traduit la psychose généralisée.

Une source sanitaire contactée s’est voulue rassurante. « Les autorités sanitaires ont mis en place des antennes de pharmacovigilance. Chaque poste de vaccination est doté de médicaments et dès qu’un patient fait état de quelques symptômes que ce soit, il est pris en charge gratuitement ».

Ben Souleyman