Une vue de la capitale burkinabè

Au lendemain de sa séquestration par des putschistes, le Président Burkinabè a été contraint à la démission. Les mutins ont annoncé la fin de son pouvoir, renversant toutes les institutions. Un énième coup d’Etat en Afrique de l’Ouest qui traduit un malaise à diagnostiquer.

La fin du pouvoir de Roch Kaboré a été brusque, même si au Burkina Faso, cela beaucoup semblent s’y attendre. « L’incapable est parti, et c’est déjà ça l’essentiel », a confié à notre rédaction un acteur de la société civile joint au lendemain de l’annonce des putschistes.

Les mutins qui ont pris le pouvoir ont laissé l’opinion nationale et internationale dans l’incertitude plusieurs heures durant ; ce qui a fait dire à d’autres observateurs que les mouvements de mutineries débutés plus tôt le dimanche 23 janvier n’avaient certainement pas pour but un coup d’Etat.

Comment alors comprendre que, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, un des chefs d’opposants à la tentative de putsch en 2015, prennent les commandes du pays quelques années plus tard par les armes ?

A y voir de près, le pouvoir de Roch Kaboré est victime de l’insécurité grandissant dans le pays. Depuis plusieurs mois déjà, les burkinabè, du moins une bonne partie, ne supportaient plus les pertes quotidienne en vies humaines. Populations et les forces de défense et de sécurité paient un lourd tribut dans les attaques menées par des terroristes face auxquelles elles semblent impuissantes.

En se référant aux récentes manifestations dans le pays, on peut dire que la patience des Burkinabè arrivait à son terme. Reste l’épineuse question de la pertinence des coups d’Etat pour régler des crises sociopolitiques, notamment dans ce coin du continent où semblent revenir les habitudes des années 60-70.

En attendant que les diverses tendances ne tranchent la question, on peut dire que le Président Kaboré a été emporté par l’insécurité !