Bureau international du Travail
Gilbert F. Houngbo face aux journalistes. Image : @GilbertFHoungbo

Le nouveau Directeur du Bureau international du Travail (BIT) a pris officiellement fonction le 30 septembre 2022. L’ex-Premier ministre du Togo a accordé à l’occasion un entretien à TV5 Monde samedi. Gilbert Fossoun Houngbo s’est dit engagé pour plus de justice sociale dans les relations de travail. « Partout où il faut défendre la justice sociale, vous me trouverez », a laissé entendre le Directeur du BIT.

Entré en fonction le 30 septembre, le nouveau Directeur du Bureau international du Travail (BIT) a longuement exposé sa vision des cinq prochaines années pour l’Organisation internationale du Travail (OIT). Gilbert Fossoun Houngbo a réaffirmé son engagement d’œuvrer pour plus de justice sociale dans le monde du travail. « J’appelle à une coalition pour la justice sociale », a insisté le Togolais, premier africain élu à la tête de l’organisation du travail.

Selon Gilbert Houngbo, il faut arriver à « une intégration du social dans les accords commerciaux à venir ». Le Directeur du BIT souhaite que la dimension sociale devienne une norme intégrée dans toutes les relations de travail. « Je viens d’un monde où j’ai trop vécu des situations d’inégalité. Partout où il faut défendre la justice sociale, vous me trouverez », a-t-il déclaré sur TV5 Monde. L’égalité salariale est un des sujets phares sur lesquels Gilbert Houngbo espère faire avancer les choses. Pour lui, il n’y a aucune raison qui explique le traitement salarial des femmes aujourd’hui vis-à-vis des hommes à niveau de compétence égale.

Adaptation des travailleurs

L’adaptation, c’est aussi un chantier annoncé par le Directeur du BIT. Transition écologique face aux aléas climatiques, transition numérique; Gilbert Houngbo appelle à une adaptation. L’évolution du monde sur divers plans entraîne la dégradation des conditions de travail pour bien de travailleurs, de même que la destruction de nombreux emplois. Mais le patron du bureau de l’OIT rappelle que le principal enjeu, « c’est d’amener les travailleurs à s’adapter », insistant que les impacts négatifs de la transformation du monde de travail touche plus les emplois les moins qualifiés.

La transformation numérique elle aussi fait réfléchir l’OIT. Comment légiférer pour protéger les acteurs de l’économie numérique, notamment les travailleurs en ligne, c’est l’une des préoccupations de Gilbert Houngbo. « Il faut légiférer de façon à préserver le côté positif » de la transition numérique, a insisté le Directeur du BIT.

Pour l’OIT, la justice sociale est désormais un enjeu capital. Il y va de la stabilité du monde de travail afin de prévenir de graves crises sociales. La préservation de la productivité doit garder à l’esprit le bien être des travailleurs.

Se prononçant enfin sur la crise actuelle que traverse le monde, Gilbert Houngbo a fait observer que le secteur formel connaît un recul au profit de l’informel. Ce qui cause la dégradation de la qualité de l’emploi. Le Directeur du Bureau international du Travail a appelé les Nations Unies à se réformer. La réforme de l’ONU est possible, croit-il. « Si ce n’est pas les gouvernants, ce sont les populations qui vont l’exiger », a laisser entendre le Directeur du BIT qui s’est dit frustré des critiques de plus en plus persistantes vis-à-vis des Nations Unies.

Gilbert Houngbo est devenu le 25 mars 2022 le tout premier africain élu à la tête du Bureau international du Travail.

Carlos Tobias