RGPH
Une simulation de recensement lors de la cérémonie officielle de lancement à Lomé

Le Togo est en pleine opération de recensement générale de la population et de l’habitat (RGPH-5). C’est la cinquième opération depuis l’indépendance du pays. Chaque dix ans, le pays recense l’ensemble de ses habitants et fait le point des logements. L’opération de recensement des populations a des spécificités qu’il convient donc de comprendre.

Après 1960, 19701 1981 et 2010, le Togo dénombre de nouveau ses habitants et les habitats. Ce qu’il faut comprendre de cette opération, c’est qu’en premier, elle est la plus grande occasion de compter chaque individu vivant sur le territoire togolais. Qu’il soit Togolais ou étranger, chaque habitant doit être recensé. C’est à partir de cette opération que chaque pays connaît avec précision la taille de sa population. Le recensement concerne donc homme, femme, enfants de tout âge ! Au même moment, le recensement de l’habitat permet d’avoir des informations précises sur les types de logements qu’habitent les populations. Ces informations sont d’une importance capitale afin de projeter l’évolution et le développement du pays.

Le RGPH est singulier et diffère des autres types de recensement comme le recensement électoral, exclusivement réservé aux personnes en âge de voter. Le RGPH est piloté exclusivement par l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED). Sa mission : tenir à jour les différents types de données nationales en vue d’en faire des outils de planification efficace. Ainsi, il faut comprendre que le recensement en cours actuellement n’a aucun lien avec celui effectué lors des élections, encore moins par des institutions comme l’OTR.

Complètement digitalisé, le RGPH-5 est effectué par des tablettes dont sont dotés les 15000 agents recenseurs. C’est une autre spécificité de l’opération. C’est la première fois que le pays se donne les moyens de collecter les données via des outils numériques. L’avantage : faciliter la sauvegarde des données et leur centralisation. De même, la collecte via les tablettes fait gagner du temps aux personnes recensées qui n’ont plus à attendre que les agents recenseurs notent au stylo chaque point de leurs réponses. Les données collectées sont plus sécurisées, contrairement aux tonnes de paperasses que traînaient auparavant les agents recenseurs.

De la nécessité de la transparence 

Les agents recenseurs déployés sur le terrain sont clairement identifiables par des badges et gilles, avec des numéros ! Ce sont eux qui devront aller à la rencontre des populations, en passant de maison en maison. C’est bien une mission délicate qu’il faudra leur faciliter en leur réservant un bon accueil. De la confiance accordée à ces jeunes togolais et togolaises dépendra la réussite du recensement, synonyme de fiabilité des données recueillies. L’enjeu une fois encore, faut-il le rappeler, est que les prochaines décisions pour le développement socio-économique seront prises en se référant aux données de ce recensement.

Le recensement général de la population et de l’habitat est donc l’occasion de disposer d’ indicateurs plus actualisés sur l’état de la population. Outils de planification, le RGPH dispose d’un cadre légal. Il est prévu par l’article 12 de la loi N°2011-014 portant organisation de l’activité statistique au Togo promulguée le 03 juin 2011. Elle dispose que, « les personnes physiques et morales sont tenues de répondre, avec exactitude, à tous les questionnaires des enquêtes et recensements statistiques prévus dans le programme statistique national ». Au-delà d’un impératif, c’est une participation citoyenne pour doter le pays d’indicateurs fondamentaux afin que la planification du développement durable réponde au mieux aux réalités, besoins et projections du pays

Justin AMEDE